
ATELIER DE PEINTURE - STAL LIVAÑ
Ana-Soaz Bervet
La peinture comme un jeu …
Il s’agit de peindre dans un endroit clos sur de grands supports. Peindre pour soi et non pas pour être observé, analysé…
l’animateur n’apporte aucune critique. Il n’enseigne pas, ne juge pas, ne fait pas commenter la trace. Il n’y a aucune
pression, aucune influence, ce qui permet de surmonter les préjugés et les inhibitions.
C’est à la fois un travail individuel, chaque personne a son espace pour peindre, et un travail collectif, puisque les personnes se rencontrent
autour de la table-palette pour partager et les couleurs et les pinceaux. La table-palette permet ainsi un va et vient entre le collectif et l’individuel.
La présence des autres est bienveillante.
Il n’est pas nécessaire d’avoir des aptitudes particulières ni en dessin ni en peinture.
La personne se concentre sur les règles de l’atelier (partage des couleurs et des
pinceaux) ce qui l’empêche de se juger. Elle respecte sa trace et celle des autres.
Nul ne juge, même pas la personne qui peint.
Il n’y a pas de but à atteindre, ce qui procure une grande liberté. Les traces ne
véhiculent pas de message, elles ne sont pas destinées à être lues, interprétées, vues
en dehors du Clos-lieu, c’est pourquoi les tableaux restent à l’atelier. La trace est
éphémère, elle n’a d’intérêt que dans le moment présent, à l’instant même où elle
est réalisée. C’est une manière d’acquérir des connaissances, de l’expérience.
La trace naît d’une nécessité intérieure. C’est une nécessité qui s’impose, non
contrôlée par la raison, non dictée, c’est une manifestation libre.
"L’animateur" ou "le servant" comme dit Arno Stern," est juste là pour servir :
mettre et enlever les feuilles, enlever les coulées, les punaises…, il veille au bon
déroulement du jeu de peindre. Le plaisir est de faire et non d’avoir réussi quelque chose. Dans notre société on sépare le jeu du travail. Dans le
Clos-lieu on a les deux : le plaisir introduit dans la Pratique Arno Stern « Par le jeu du tracer, l’enfant construit
un monde – son monde- reflet de ses préoccupations, de ses expériences, de ses rêves. La trace est le reflet de la vie. » Arno Stern a mis en place
au sortir de la guerre, en 1946, le jeu de peindre avec des enfants, puis avec des adultes. Peu à peu il a mis en place les règles du jeu :
Un Clos-lieu,
Au centre une table palette avec les 19 couleurs
Les murs servent de support aux feuilles de grand-format
Le servant n’apporte aucune critique, il n’enseigne pas, ne juge pas, ne fait pas commenter la trace.
Les tableaux restent dans l’atelier
Les tableaux ne sont pas exposés à la fin de l’année.
Cf stage à l’Ecocentre pdf
